Maison Carrelle, le négoce toulousain de réemploi de carrelage

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Cette semaine, j'ai eu le plaisir d'interviewer Caroline René- Bazin, fondatrice de Maison Carrelle. Après 25 ans d'expérience dans le bâtiment et plus spécifiquement dans le domaine du carrelage, Caroline a décidé en 2021 de fonder son entreprise son entreprise proposant du carrelage de réemploi aux professionnels et particuliers. Ses atouts: une gestion précise des stocks pour répondre rapidement aux demandes et un service d'accompagnement et de conseil. 

Comment j'avais découvert Maison Carrelle? Tout simplement en tant que cliente lors de la rénovation de notre maison. J'avais été impressionnée par la rapidité et la justesse des carreaux proposés pour compléter nos anciens carreaux de ciment des années 30.

Je vous laisse découvrir sans plus tarder cette interview. Elle est aussi disponible en version longue sur Google podcast et Spotify.
1) Caroline, enchantée, peux-tu te présenter? Pour quelle(s) raison(s) as-tu choisi de créer Maison Carrelle? 

Je vis à Toulouse depuis 8 ans. J'ai vécu longtemps à l'étranger aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Je travaille dans le monde du carrelage depuis 1997. J'aime profondément ce produit par ses côtés à la fois technique et décoratif. Maison Carrelle m'est venue petit à petit et notamment quand j'ai découvert Recyclo'bat pour laquelle j'ai travaillé. Recyclo'bat est une des premières ressourceries à Toulouse spécialisée dans le bâtiment.
J'ai vu qu'il y avait beaucoup de stock  de carrelage qui arrivait à Recyclo'bat. Erreur de commande, surplus de chantier, fins de série, etc... Au départ je pensais juste être une
intermédiaire entre les entreprises du bâtiment et les clients finaux. Mais je me suis aperçue que peu de gens allait payer pour ajouter un.e intermédiaire.
Pour cette raison, je me suis lancée dans la création d'un négoce qui récupère en direct ce carrelage. 
2) Tu l'as déjà un peu abordé: d'où viennent les carreaux que tu récupères? Et comment gères-tu ce catalogue de carreaux aussi divers qu'il soit? 

L'idée est de travailler avec des entreprises occitanes et toute entreprise spécialisée dans la pose du carrelage. Elles ont souvent l'habitude de garder ce carrelage en se disant qu'elles en feront quelque chose. Les gisements restaient en fait où ils étaient. Je les contactais avec mes besoins. Sauf que je me suis aperçue qu'ils piochaient dans ces gisements pour leurs propres besoins quand cela était nécessaire, ce qui faussait mes inventaires. J'ai donc décidé de les récupérer et de les stocker à mon compte. A l'heure actuelle, je possède une cinquantaine de palettes.
Comment se fait le choix? Il faut que le carreau me plaise Peu importe la quantité. Je ne m'arrête ni à la quantité ni au produit car tous les carreaux ont une utilité (par exemple pour des pièces moins nobles comme les locaux poubelles ou des locaux techniques).

Les carreaux me sont fournis par dons ou achats  que je négocie comme tout achat. Le marché du carrelage est très concurrentiel comme dans le bâtiment car il y beaucoup d'entreprises fabriquant du carrelage (notamment en Espagne, Portugal, Turquie, Italie) et désormais d'Inde et Chine avec des tarifs très bas. 
Le carrelage de réemploi n'est pas forcément moins cher mais on essaie d'avoir des tarifs en deçà du neuf.
3) Les déchets du bâtiment et travaux publics représentent 70% des déchets français. Quelles sont les améliorations que tu as constaté au cours de ces 25 années d'expérience? Que faudrait-il faire pour accélerer la réduction des déchets?

Tout d'abord, un point de notions: le recyclage, c'est transformer pour en faire autre chose et le réemploi c'est réutiliser les matériaux. 

Que deviennent les carreaux non utilisés? Soit le surplus revient proprement dans des cartons. Soit les chutes vont dans des bennes à gravats. 
Pour les carreaux dans les cartons, il faut que les entreprises enlèvent les cartons autour des carrelages. Cela parait simple mais cela prend du temps. Pour cette raison, les entreprises les gardent ainsi. 
Pour les gravats, ce sont des déchets inertes qui sont enfouis. 
Pour bien faire, il faudrait que chaque chantier ait plusieurs bennes afin de recycler les matériaux correctement. En réalité, l'espace étant souvent restreint, par exemple en centre-ville, il n'existe qu'une seule benne commune voire aucune benne.

Il faudrait, et c'est une tendance que l'on observe de plus en plus, tendre vers des démolitions propres afin de recycler ou remployer les matériaux. Tout ne peut pas se retirer proprement comme le grès cérame car il est collé et donc compliqué et coûteux à récupérer. Mais la démolition propre fonctionne bien pour les sanitaires, lavabos, vasques.

Enfin un troisième gros axe d'amélioration est la gestion des stocks. Cette gestion est très chronophage: il faut réaliser les entrée et sortie de chaque carton. En ce qui me concerne, j'ai pu créer une base de données sur-mesure pour moi mais dans une ressourcerie, c'est une autre difficulté. Chaque produit est différent. Il faudrait une photo, un prix pour que les matériaux deviennent aussi accessibles que du neuf sur une boutique en ligne ou sur le catalogue d'un magasin. Mais comment regrouper toutes les autres? De plus en plus de plateformes virtuelles se développent mais personne ne peut aller voir chaque plate-forme une à une.
Egalement, je pense qu'un showroom est nécessaire pour toucher la matière et que les clients puissent être 
conseillés dans leur demande précise. 
Découvrez Maison Carrelle ici

Merci Caroline pour cet échange passionnant sur un univers que peu de personnes connaissent à mon avis et bravo de contribuer à rendre le recyclage et le réemploi plus accessible. 
 

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